Pendant leurs haltes les silences
Se mettent à remarquer
Depuis un autre monde
L'arrivée de lumières
Qui clairement se distinguent
Loin des illusions elles boivent
Les matins à leurs guises
Comme des voyageuses retrouvées
Vont par l'allant de leurs pas sûrs
Dans leurs rythmes de sang
Elles écrivent leurs percées
De nuages et se posent
Magnifiques dans leurs reflets
Comme ici elles arrachent déjà
Aux verts clairs des parcs un printemps
Par des jaunes bavards de jonquilles
Ou encore là en faisant glisser
Les ombres d'un cheminement de jungle
Avec leurs souffles de vies cachées
Dans des frondaisons napées de rosées
Ici dans le respire d'un présent
Qui écoute son soi-même
Dans le très grand lointain
Et même malgré le bruit des égarés
Dans leurs vrombissement d'aciers
Le monde est lent de toutes ses langues
Sous l'immensité du ciel aujourd'hui ouvert
Au dessus de l'ennui des sales rumeurs
Qui cherchent encore à nous retenir
Dans leurs caquetages de marchands diseurs
Et tentent l'attrape par l'hypnose
De leurs camelotes clinquantes
Pollueuses d'air de terre d'eau et d'esprit
Aveuglant tout surtout les jardins
De leurs profondes ténèbres
Mais c'est l'inspire-expire en gradin de ces vers
Qui filent ton envol au dessus de ce mortel
Et t'offre toute une vastitude
D'explorateur dans sa montée loquace
Jusqu'à l’ouïe d'un entendement nouveau
Et tu regardes par cette fenêtre
Passer des mots déjà condamnés
Devenir depuis leurs néants autre chose
Lorsqu'il n'y a plus de contre
C'est que l'amour est là
Le lire c'est déjà défaire un nœud
Même si tous les mots ont des masques
Qu'ils portent sur eux à chaque temps
Des catastrophes jusqu'à leurs fuites possibles
Dans la naissance en soi-même d'un toi
Uni vers ce qui est
© Schawn
le 01 Avril 2023
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