Le cœur est nu dans sa retraite
Même si toutes les poésies s'y calment
En formant des petits vers paisibles
Bordés de silences bien plus hauts
Que des sommets d'entendre
On y croisent parfois des sentiers
De sucrerie à l'usage du doux
Et qui viennent ramasser le printemps
Dans le réveil splendide des chants
Pourtant leurs mots vêtus de colères
Ne sont que des sébiles tendues
A d'improbables claires
Qui passent d'un champ de fleurs
A l'avidité horrible des chantiers
Sans style dans leurs balades sans horizon
Qui aux détours des spleens
Rangent derrière des barreaux
Le trop plein de vies dans des parcs pour enfants
Les mots coulent d'un maigre ruisseau
Dans cette agonie générale du vivant
Et la joie des matières qui changent
Avec le cycle des saisons
Ils nous rappellent l'ineptie du béton
Cette étrange pensée déprimante
De l'humain dans son crépuscule définitif
Transformant nos cris vers
En jets encagés lancés vers les cieux
Désolés paysages
Sur le dos des itinéraires
De nos coolies quolibets
Où nul ne sait ce qui est mort
Dans leurs lieues naviguées
Sinon peut être l'or de nos remords
En Nature apparemment domestiquée
D'un puéril confort inerte
Dans ses arts avec ou sans Dieux
Mais qui veillent à toutes les aubes
Tentant même de raviver
D'une flamme vacillante
Des pauvres tremblées d'ombres
En caravanes de proses décoratives
Qu'on comble à grands renforts de couleurs
Et qui viennent s'enrouler à nos pas ruinés
Tentant de dénicher une escorte extraordinaire
Blottie dans leurs panoramas
Écrire est une joie audacieuse de la mélancolie
Un asile de paix né pour pleurer
Il est pourtant simple d'être heureux
© Schawn
le 6 Avril 2023
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire