vendredi

Paris ta rue meurt

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Sans le dire face aux cieux
Fumés de flocons fleuves solitaires
Fondant sous la gangue écriture
D’émotions vécues en nos mains

Les restes blessés des empreintes
Gantés de leurs grelottantes mitaines
Vont glissants silencieusement sans troubler

Les gorges des parcs sont muettes
Touchées d’immobiles drapées blanches
Comme une mesure de temps factice
Mise au ban sans assise et couvert

L’exil est dans ses souvenirs
Mêlé aux joies des retours glacés
Distrait par le jeu des clepsydiantres années

L’agenda décompté des gerçures
Remonte comme un vapeur ses souffles
En sons heurtés par le crissement des aubes
Dont se parent nos fuyantes courbes

Paris meurt de gésir entre ses murs
Vit comme celui qui dort sous les ponts
Ne fredonnant rien pas même ses guirlandes

N’ayant plus comme auberge que mendicité
Surveillée dans l’ombre par de subtiles écrans
Peuplés de geeks cécités emprisonnées de bling-blings
Ayant la gueule plus haute que celle de la rue

Et tous les petits jules font la tierce
Maintenant la fleur d’hier sans danger
Entourés d’ondes pèlerines anonymes et absentes

Elle avait belle allure cette rose de boulevard
Au cabaret des choses dans les griseries
Cette ribaude en bohème nous tissait nos quartiers
La voilà aujourd’hui dans sa cage de verre

Elle dort dans son mouroir
Agrémentée de distances onctueuses
Perdue dans le désert des plaintes électroniques

...

© Schawn

le 9 Janvier 2010